Le journal très intime de Soumise Céline

Ca y est… J’ai accepté le contrat… Je ne sais même pas trop moi-même pourquoi j’ai fait ça. Moi une fille si sage, si dans la norme auparavant…

Tout a commencé il y a 10 mois. Je venais de trouver un boulot d’hôtesse d’accueil à temps partiel avec évidemment des horaires très ingrats : 8h30-13h00 puis 16h30-19h00. Le temps du trajet aller-retour le midi pour rentrer chez moi et de manger, il me restait 1h30 à tuer. 1h30, c’est long et à la fois c’est trop court pour vraiment prévoir grand-chose. Du coup j’ai commencé à trainer sur Internet et à discuter sur les réseaux sociaux. J’y ai fait la connaissance de Géraldine, femme d’une quarantaine d’année, mariée, au foyer, qui elle-même occupait ses après-midi de cette façon. Pourquoi avons-nous sympathisé ? Je serais incapable de le dire. Toujours est-il que nous avons pris l’habitude de nous retrouver sur Internet pour discuter. Comme toute relation naissante, les premiers sujets ont été des plus banals et communs. Puis les semaines passant, la confiance s’est installée et nous nous sommes ouvertes l’une à l’autre sur des choses plus intimes.

Je suis d’un naturel très pudique et assez réservée. Tout ce qui a trait au corps et qui plus est à la sexualité est de l’ordre du tabou. Même avec mes divers petits copains, ça a toujours été compliqué d’aborder ces sujets là. Culture familiale et surtout gros manque de confiance en moi. Pourtant je dois bien reconnaître que la nature n’a pas été ingrate avec moi et que ce n’est sans doute pas pour rien qu’on m’a recrutée comme hôtesse d’accueil dans cette boite… D’un point de vue purement intellectuel, je le sais mais ça n’empêche que je n’arrive pas à assumer cette féminité. Un psychologue chevronné y trouverait certainement une forme de refoulement de mon enfance mais ce n’est pas le sujet de ce blog.

Bref, je ne sais pas comment Géraldine a fait pour en venir sur ce sujet de discussion, mais nous avons fini par y arriver. Peut-être l’écran que représente Internet me donnait-il une impression de sécurité et d’anonymat… Je vous passe les détails de plusieurs semaines d’échanges progressifs sur le sujet pour en arriver directement à ce que j’appellerais maintenant la période de la prise de conscience. Cela faisait déjà plusieurs jours que Géraldine s’était ouverte à moi sur une orientation spéciale qu’avait prise sa sexualité avec Pierre son mari depuis quelques années. Ils étaient portés sur le SM « soft ». Je dois avouer ma naïveté et ma méconnaissance de la variété des pratiques sexuelles. Au début, « SM » ne voulait pas dire grand-chose pour moi. Je n’ai évidemment pas osé le dire à Géraldine et, pour ne pas passer pour une gourde, je suis allé trainer sur Internet pour en savoir plus. Là je n’ai pas été déçue !

Les sites et les images crues ne manquent pas et la première découverte a été rude. J’ai éteint l’ordinateur choquée et dégoûtée de ce que j’avais vu. Mais la lente drogue avait commencé à circuler dans mes veines et la curiosité n’a pas tardé à me pousser à retourner voir sur Internet pour en savoir plus. Parallèlement, les discussions avec Géraldine sur le sujet devenaient de plus en plus fréquentes car je crois qu’elle sentait ma curiosité là-dessus. J’ai appris avec elle la différence entre le « SM hard » qu’on peut voir sur Internet où des femmes sont fouettées brutalement et le SM soft qu’elle pratiquait avec son mari, plus empreint de soumission psychologique que de violence physique. Petit à petit, je prenais conscience qu’il me manquait quelque chose depuis très longtemps, peut-être même depuis que j’étais femme. Cette sensation très fugace au début s’est clairement installée au fur et mesure des semaines jusqu’à devenir plus qu’envahissante. Parallèlement, je commençais à penser de plus en plus souvent aux images de femmes soumises que je voyais sur Internet mais ça évidemment je ne l’assumais pas encore.

La prise de conscience a eu lieu quand je suis tombée sur le blog d’une femme soumise qui racontait son cheminement. Contrairement à tous ces blogs qui ne sont que des accumulations de photos et récits pornos, elle témoignait aussi sur le cheminement psychologique qui l’avait conduit à se soumettre à son mari. Le choc a été rude de me rendre compte que je me projetais totalement dans son histoire. Bien entendu, au début, je me suis nié à moi-même cette évidence. Et puis, petit à petit ça n’a plus été possible de me voiler la face : il manquait quelque chose de fondamental à ma vie. Et ce quelque chose était le besoin intrinsèque de me sentir guidée, cadrée, dirigée… soumise… Il y avait du chemin à faire avec moi. J’étais totalement mijaurée sur le plan sexuel et il fallait une personne d’expérience pour me prendre en main de A à Z. Vous l’avez compris, cette personne était Géraldine. Bon, je crois que ce n’était pas si innocemment que ça qu’elle s’était ouverte à moi sur le sujet quelques mois plus tôt. Géraldine est une excellente psychologue et elle avait du cerner très vite que j’avais ce besoin enfoui au fond de moi.

Voilà comment on arrive à ce contrat… Cela fait 3 semaines qu’elle me l’a laissé en lecture… 3 semaines que je pèse le pour, le contre. 3 semaines également que j’essaye d’imaginer les conséquences inévitables sur ma vie future. Et puis un jour il faut bien se décider ! La raison n’a plus la main dans cette affaire là. Depuis que j’ai conscientisé ce manque profond au fond de moi, je sais que cette issue est inexorable. Je dois me soumettre. Je ne pourrai plus avancer dans la vie en continuant de feindre d’ignorer cette facette enfouie de ma personnalité.  Je dois donc signer ce contrat même si c’est la peur au ventre que je le fais…